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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 15:18

 

Voici un chant qui est prié avant d'aller dormir... Il me plait, alors, je vous le partage ! (l'auteur et le compsiteur me sont inconnus, peut être que quelqu'un peut m'éclairer ?)...


Tout s'endort dans la nuit, la terre se repose,
Et je remets Seigneur, mon âme entre tes mains

Tous les labeurs du jour, qu'à tes pieds je dépose
Mon cœur réconforté, les poursuivra demain

Ta grâce généreuse inspire ma prière
Et j'ai pour te prier, ce soir un cœur d'enfant

Je veux prendre avec moi, la terre tout entière
Pour te louer Seigneur, en ton infinité

Dans ce concert immense, accepte ma prière
C'est ton œuvre ce soir, qui chante Ta beauté

Tout s'endort dans la nuit, la terre se repose,
Et je remets Seigneur, mon âme entre tes mains

 

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 00:00

Nous voici déjà, en ce dimanche Laetare, à la mi-carême...

Voici l'occasion de faire un bilan... où en sommes-nous dans notre conversion ? N'oublions pas combien est grande la miséricorde de Dieu !

Je vous propose, à cette occasion, les paroles d'un chant inspiré du livre du prophète Osée. Les paroles et l'air sont de Jean Paul Lécot.

 

 

R./ En Jésus-Christ, le Seigneur a scellé une Alliance

Avec son peuple bien aimé.

Joie dans les cœurs et gloire à Dieu

 

Venez, retournons au Seigneur notre Dieu !

Il nous a fait passer par l'épreuve :

Il saura bien nous guérir et nous rendre la vie
 

 

Ensemble attendons le Seigneur notre Dieu,

Car Il viendra chasser nos ténèbres,

Il surgira comme l'aube à la fin de la nuit

 

Mon Peuple est souvent infidèle dit Dieu :

Il met son Cœur en de vaines idoles

Et moi je reste fidèle à ce fils bien-aimé.

 

Malgré les péchés de mon Peuple dit Dieu,

Je ne pourrais garder de rancune,

Car envers lui mon amour est toujours le plus fort

 

Bonne marche vers Pâques !!!

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 12:00

 

Voilà donques ce Dieu incarné. 0 que c'est une belle chose à considérer que le mystère très haut et très profond de l'Incarnation de notre Sauveur ! Mais tout ce que nous en pouvons entendre et comprendre par le discours n'est rien, et pouvons bien dire à ce propos ce que disait un sage qui lisait un livre très haut et obscur d'un ancien philosophe (je ne me souviens pas de son nom) ; il avoua franchement : Ce livre est si docte et difficile que je n'y entends presque rien ; le peu que je comprends est extrêmement beau, mais je crois que ce que je n'entends pas l'est plus encore Il eut raison de parler ainsi Nous nous pourrons bien servir de ces paroles considérant le mystère de l'Incarnation, et dire : Ce mystère est si haut et si profond que nous n'y entendons rien ; tout ce que nous en savons et connaissons est extrêmement beau, mais nous croyons que ce que nous ne comprenons pas l'est encore davantage. En fin nous le saurons un jour là haut, où nous célèbrerons avec un contentement incomparable cette grande fête de Noël, c'est à dire de l'Incarnation ; là nous verrons clairement tout ce qui s'est passé en ce mystère, et bénirons sans fin Celui qui estant si haut s'est tant abaissé pour nous exalter (Ph 2,6 ; He 2,9). Dieu nous en fasse la grâce Ainsi soit-il, amen, ainsi soit-il

 

Accueillez bien Jésus cette nuit, et laissez Le vivre en vous !!!!

Amen !

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23 décembre 2013 1 23 /12 /décembre /2013 00:00

saintfrancoisdesalesvisitation

C'est pourquoi l'on a toujours accoutumé de dire à ces filles quand elles entrent au Monastère, que la Religion " est une escole de l'abnégation de toutes les volontés, " une croix où il se faut crucifier, en somme, qu'il y faut venir pour pâtir et non point pour y estre consolées. Si vous voulez du sucre et de la dragée, allez en quérir chez les apothicaires ; car l'on ne mange ici que des viandes amères et fâcheuses à la chair, lesquelles sont toutefois profitables au cœur Je dis toujours à ces âmes, et je ne le sçaurois trop répéter : Or sus, ma chère fille, qu'estes-vous venue chercher en Religion ? Y cherchez-vous des consolations ? Oui Et qu'est-ce que vous faites ? Vous vous trompez si vous pensez y venir pour y estre consolée, pour y gouter et y recevoir des douceurs spirituelles. 0 Dieu, il ne faut pas chercher cela, car cette façon d'agir est insupportable à ceux qui savent tant soit peu que c'est que la dévotion Venez y à fin d'y vivre en une profonde humilité et entière résignation, pour y recevoir d'un cœur esgal les désolations comme les consolations, les douceurs et les tribulations, les sécheresses et les degousts. Que si Dieu vous donne des consolations ou grains de dragées, baisez-lui la main et le remerciez très humblement, mais ne vous arrestez point à cela, ains passez outre et vous humiliez (IVD part 4 ch 13).

 

Certes, c'est une grande pitié que l'on voie Notre Seigneur tant souffrir, se soustraire à tous les plaisirs et consolations qu'il pouvait recevoir parmi ses souffrances, ne se servant que de ce dont il ne se pouvait priver, et que nous autres nous soyons tant amateurs de ces gouts qu'il semble que l'on ne travaille que pour en avoir ! Pour peu qu'on en ait l'on s'amuse tant à les regarder et les sentir que l'on ne fait rien qui vaille. Ces douceurs ne servent que d'amusement à certaines âmes trop avides et désireuses de telles choses. Hélas ! elles ne sont pas nécessaires, vous n'en estes pas meilleures pour cela ; Dieu ne les accorde pas seulement aux justes ains aux pécheurs, car il en donne bien quelquefois à des âmes qui sont en estat de péché et hors de sa grâce : pourquoi donques vous y arrestez-vous tant ? Considérez, je vous prie, ce petit nouveau né dans la crèche de Bethléem, escoutez ce qu'il vous dit, regardez l'exemple qu'il vous donne. Il a choisi les choses les plus aspres et souffreteuses qui se puissent imaginer pour le temps de sa Nativité. 0 Dieu, qui pourrait demeurer auprès de cette crèche tout le long de cette octave il se fondrait d'amour, voyant ce petit Enfant en si pauvre lieu, pleurer et trembler de froid. Oh, avec quelle révérence la glorieuse Vierge votre Mère allait regardant ce cœur qu'elle voyait tout palpitant d'amour dans sa poitrine sacrée, comme allait-elle essuyant ces douces larmes qui couloyent si suavement des doux yeux de ce béni Poupon ! Comme courait-elle à la suave odeur de ses vertus (Ct 1,1)!

 

Suite et fin demain !

 

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 00:00

 

Le troisième point est celui-ci : Pourquoi l'Incarnation a-t-elle esté faite ? Pour nous enseigner à vivre non plus brutalement comme l'homme avait vescu depuis la chute d'Adam, mais avec et selon la raison Notre Seigneur vient en effet nous enseigner l'abstinence et sobriété des biens, honneurs et commodités de ce siècle, à fouler aux pieds tout cela pour embrasser le contraire. Avant l'Incarnation les hommes vivoyent ainsi que des bestes brutes (Ps 48,13), courant après les dignités et voluptés de cette vie comme les chevaux, chiens et tels autres animaux font après ce qu'ils appâtent 62 Voyez un cheval : quand il est altéré et qu'il trouve de quoi assouvir ou estancher sa soif il se jette à corps perdu dans l'eau, et quoi qu'on lui tire la bride il n'y a moyen de l'en empescher, de sorte qu'il traine son chevalier à val eau. Ainsi les hommes qui vivent non point selon la raison mais selon leurs appétits désordonnés, se jettent à corps perdu à la recherche de leurs satisfactions sensuelles ; mais Notre Seigneur, voulant les en sortir, leur vient tirer la bride en s'incarnant, à fin de les retenir leur enseignant par ses œuvres à mépriser toutes choses.

Il n'y a beste, pour brute qu'elle puisse estre, qui ne reconnaisse celui qui lui fait du bien ; car le cheval reconnoist très bien l'estable où il a autrefois logé parce qu'en icelle on lui a donné de l'avoine ; le chien connoist son maitre, et de mesme tous les autres animaux ont du ressentiment de ceux qui leur font du bien (Is 1,3). Lors donques que l'homme vivait brutalement, Notre Seigneur l'est venu retirer d'entre les animaux, il lui a donné des exemples d'une admirable sobriété et, pour peu de jugement et de raison qu'on ait eu, il n'y a personne qui le sachant n'en ait éprouvé quelque sorte de ressentiment.

Or, le Sauveur s'est incarné pour nous enseigner aussi la sobriété spirituelle, qui consiste en la soustraction et privation volontaire de toutes les choses délectables et agréables qu'il pouvait avoir et recevoir en cette vie ; car il se chargea volontairement et de son plein gré de tous les travaux et tribulations, pauvreté et mépris qui se peuvent endurer en ce monde (Is 53,4). Il avait une âme parfaitement glorieuse qui jouissait de la claire vision de la Divinité, et néanmoins il ne voulut point pour cela estre exempt de douleurs. A l'instant de son Incarnation il vit et lut dans le livre de la prédestination tout ce qu'il devoit souffrir. Ce livre estoit intitulé la sainte volonté de Dieu ; or, pendant toute sa vie, Notre Seigneur ne fit autre chose que lire, pratiquer et garder tout ce qu'il y trouva escrit (Ps 39,7 ; He 10,5), ajustant ses volontés à celles de son Père céleste, comme il le dit lui mesme (Jn 6,38) : Je suis venu non pour faire ma volonté, ains celle de Celui qui m'a envoyé.

0 que nous serions heureux si nous lisions bien dans ce livre et que toute notre préoccupation fut d'accomplir la volonté de Dieu par le renoncement et entière abnégation de la notre, n'ayant d'autre soin que de l'ajuster à la sienne ! Ce serait le moyen d'obtenir de sa Bonté tout ce que nous voudrions, car celui qui n'a autre souci que de faire la volonté divine obtient d'elle tout ce qu'il requiert, et à mesure qu'il accomplit cette sainte volonté, Dieu fait la sienne ainsi qu'il est escrit (Ps 144,19) : Le Seigneur fait la volonté de ceux qui le craignent, comme vous avez vue qu'il fit tout ce que voulut Gédéon quand il lui demanda un signe. Notre cher Sauveur vit donques à l'instant de son Incarnation tous les fouets et escourgées, tous les clous et espines, toutes les injures et blasphèmes que l'on devoit vomir contre lui, en somme tout ce qu'il devoit souffrir. Alors il estendit ses bras sacrés, et s'offrant avec une dilection nonpareille à pâtir toutes ces choses, il les embrassa et mit sur son cœur avec tant d'amour qu'il commença dès cet instant à ressentir tous les tourments qu'il devoit par après endurer au temps de sa Passion. Il se priva dès lors, par une entière soustraction, de toutes les consolations qu'il pouvait recevoir en cette vie, ne se réservant que celles dont il ne se pouvait priver, faisant que la partie inférieure de l'âme souffrit et fut sujette pour notre salut et rédemption aux tristesses, peines, craintes, appréhensions et frayeurs ; et tout cela, non par force ni pour ne pouvoir faire autrement, mais volontiers et de son plein gré à fin de nous montrer son amour.

Certes, ce n'est pas que toutes ces souffrances fussent nécessaires pour nous sauver, car un seul acte d'amour, un seul soupir amoureux sortant de son sacré cœur estoit d'un prix, d'une valeur et d'un mérite infinis. Un seul de ses soupirs estoit suffisant pour racheter non un monde mais mille mondes, et mille et mille natures humaines et angéliques, s'il y en eut eu autant et qu'elles eussent péché Et non seulement un seul de ses soupirs, une seule de ses larmes eut suffi pour les racheter tellement quellement, mais encore pour satisfaire à la justice divine, d'autant qu'ils procedoyent d'un amour infini et d'une personne infinie. Aussi Notre Seigneur mérita plus en jetant un seul soupir amoureux que ne firent jamais tous les Saints et Saintes ou que tous les Chérubins et Séraphins ; et Dieu fut plus honoré par un seul acte d'amour et d'adoration que la très bénite âme du Sauveur fit à l'instant de sa création, qu'il ne l'a esté et ne le sera jamais par toutes les créatures angéliques et humaines. Néanmoins notre cher Maitre ne voulut pas nous racheter par un seul soupir, mais pour ce faire il a voulu souffrir mille peines et travaux, payant en toute rigueur de justice nos fautes et iniquités, nous enseignant par son exemple cette sobriété spirituelle, cet éloignement de toutes consolations pour vivre selon la raison et non selon nos appétits et affections.

 

La suite demain...

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 00:00

 

Vous entendrez encore mieux ceci par une autre similitude. Les poètes fabuleux disoyent pour certaine raison que c'estoit une incivilité de parler de l'esponge. Mais certes, depuis que les Juifs la présentèrent à Notre Seigneur lors qu'il dit en sa Passion qu'il avait soif (Jn 19,28), et que cette esponge eut touché les lèvres sacrées de ce divin Sauveur, elle fut canonisée (Estendart Ste Croix 1,4), et dès lors aussi on n'a point fait de difficulté de la nommer dans les discours des choses saintes, et ce n'a plus esté une incivilité d'en parler mais au contraire une chose honorable et bienséante ; c'est pourquoi je m'en servirai pour vous faire entendre que c'est que l'Incarnation. Imaginez-vous donques une grande esponge qui aurait esté créée dans la mer et qui n'aurait jamais servi à l'usage d'aucune créature Si vous regardez cette esponge dans cette mer vous verrez qu'en toutes ses parties il y a de l'eau : la mer est dessus et dessous et n'y a pas la moindre parcelle qui n'en soit détrempée ; néanmoins l'esponge ne perd point sa nature ni la mer la sienne. Mais remarquez ceci, que bien que la mer soit dans toutes les parties de l'esponge, celle-ci n'est point par toute l'estendue de la mer, car la mer est un grand et vaste océan qui ne peut estre compris par l'esponge. Cette similitude nous représente bien l'union de la nature humaine avec la divine. L'esponge figure l'humanité sacrée de notre Sauveur, et la mer sa Divinité, laquelle a tellement imbeu l'humanité qu'il n'y a pas une petite partie au corps ni en l'âme de Notre Seigneur qui n'ait esté remplie de la Divinité, sans que pour cela cette nature humaine ait laissé d'estre ce qu'elle estoit. Mais l'humanité n'est pas par tout où la Divinité se trouve, car la Divinité est une mer infinie qui comprend et remplit tout et ne peut estre comprise de personne. Vous voyez par ces similitudes que c'est que l'Incarnation ; quand donques on vous demandera que c'est que ce mystère, vous répondrez : C'est une telle union de la nature humaine avec la divine, une telle jonction de la Divinité avec l'humanité, que par icelle l'homme est fait Dieu et Dieu est fait homme, en prenant sa nature.

 

La suite Dimanche...

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 00:00

 

Quand Moïse voulut retirer les Israélites de l'Égypte Dieu l'instruisit et lui ordonna tout ce qu'il fallait faire. Mais j'en ai parlé autrefois ; je prendrai une autre histoire qui fait à mon propos. Gédéon estant capitaine de l'armée d'Israël et voulant savoir avant de livrer bataille aux Madianites s'il serait favorisé de Dieu, il lui demanda un signe. C'est une chose admirable que de l'esprit humain !

Il dit donques au Seigneur : Je prendrai une toison, c'est à savoir une tonsure de mouton ou de brebis, et l'estendray sur la plate terre ; si la rosée vient à tomber dessus et que le matin je trouve la toison toute trempée sans que la terre soit mouillée, je tiendrai cela pour un signe très certain que vous me serez favorable et que nous aurons la victoire sur nos ennemis. Il mit donques une toison sur la place, et, merveille qui monstre la bonté de Dieu, la rosée tomba du ciel en si grande abondance que la toison en fut trempée de toutes parts ; et néanmoins la terre qui estoit dessous demeura si sèche qu'il semblait qu'elle eut esté battue par l'espace de plusieurs jours (Jg 6,36). Gédéontrouvant la toison toute trempée de la rosée en telle sorte que l'eau surnageait par dessus, la prit, la fit tordre pour en épuiser l'eau jusqu'à ce qu'elle fut toute sèche (et il en sortit une grande quantité), puis il entreprit la bataille et en eut une heureuse issue.

Que représente cette toison sinon l'humanité de Notre Seigneur, sur laquelle la rosée céleste de la Divinité est tombée en si grande abondance que l'humanité a esté divinisée ? Mais il y a une différence entre cette similitude et l'Incarnation, car on ne sçauroit jamais trouver de comparaison si ronde qu'il n'y reste quelque chose à arrondir. Gédéon voyant la toison toute détrempée de la rosée, et l'eau surnageant par dessus en sorte qu'elle estoit soutenue par la toison à ce qu'elle ne vint à mouiller la terre, il la fit tordre et en sépara l'eau ; mais en l'Incarnation, les deux natures estans une fois unies ne se sont jamais séparées La Divinité, qui est cette divine rosée, n'a jamais quitté la toison de l'humanité ni en la vie ni en la mort ; elle a tous jours esté avec le corps et l'âme de Notre Seigneur, et mesme après sa mort, bien que le corps et l'âme fussent séparés, la Divinité est demeurée unie avec l'un et l'autre : avec l'âme du Sauveur aux Limbes, et avec son corps sacré dans le sépulcre Il y a aussi cette différence : la toison soustenoit l'eau, mais ce n'est point l'humanité qui soutient la Divinité, ains la Divinité qui soutient l'humanité.

 

... La suite mercredi !

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 00:00

 

Vous entendrez mieux ceci par des similitudes, non point toutefois comme on entend ce qui se passe au dessous des sens, ni comme on comprend la manière de faire un ouvrage, une broderie ; mais vous en aurez suffisamment l'intelligence pour le croire comme vous le devez. Prenez une lame de fer et la jetez dans une fournaise bien ardente, puis prenez les pinces et la retirez de là ; vous verrez que cette lame qui naguère était fer seulement, est à présent enflammée, en sorte que vous ne sauriez si c'est fer ou feu, car ce fer est tellement enflammé qu'il parait plutôt feu que fer, tant ces deux natures se sont mêlées ensemble ; si bien que vous pouvez dire que ce feu est un feu enferré et ce fer un fer embrasé. Cependant, quoi que ces deux natures soient si unies, c'est néanmoins sans préjudice l'une de l'autre ; car le fer pour estre jeté dans le feu ne laisse pas d'estre fer, et le feu pour estre dans le fer ne laisse pas d'estre feu. Que si vous voulez voir ceci plus clairement, mettez de l'eau sur ce fer chaud et vous verrez qu'il retournera en sa première forme. Il en est ainsi de la Divinité et de l'humanité. La Divinité c'est le brasier ardent dans lequel a esté jetée l'humanité, et cette humanité a esté dès lors tellement jointe avec la Divinité qu'elle a participé à la nature divine, en telle sorte que l'homme a esté fait Dieu et Dieu a esté fait homme, sans que pour cela la nature divine et la nature humaine aient laissé d'estre ce qu'elles estoyent auparavant. Or, comme le fer que l'on tire de la fournaise ne s'appelle plus fer seulement, ains fer embrasé, et le feu, un feu enferré, aussi disons-nous qu'en l'Incarnation Dieu est humanisé et l'homme divinisé. Mais il y a une différence en cette similitude : en jetant de l'eau sur le fer embrasé le feu le quitte et le laisse en sa première forme toute seule, tandis qu'en l'union de la Divinité avec l'humanité il n'en prend pas ainsi ; car depuis que la nature divine a esté jointe avec l'humaine elle ne s'en est jamais séparée par aucune eau de tribulation que l'on ait jetée dessus, ains elles sont toujours demeurées très étroitement unies et d'une union indissoluble et inséparable Voilà donques comme vous pourrez entendre que c'est que l'Incarnation.

 

La suite dimanche...

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 00:00

 

 

La troisième saveur de la manne est celle du pain. Or le pain vient de la terre, cela est tout clair et manifeste ; car le blé que nous nommons froment croit de la terre, et c'est d'icelui que l'on fait le pain. Ce pain nous représente la troisième substance de Notre Seigneur, qui est une substance partiale laquelle sans doute est venue de la terre, puisque sa chair très sainte fut formée du sang de Notre Dame.

La manne avait donc trois gouts ; toutefois ce n'estoit qu'une seule manne. Ainsi, combien qu'en Notre Seigneur incarné il y ait trois substances, il n'y a cependant qu'une personne ; car la substance de l'âme et celle du corps ne font qu'une humanité, et cette nature humaine avec la divine ne font point deux personnes mais une seule qui est Dieu et homme. 0 admirable invention de la providence de Dieu ! Cette divine Majesté voyant que la Divinité n'estoit pas conneüe des hommes voulut s'incarner et joindre avec la nature humaine, à fin que sous ce manteau de l'humanité, la Divinité peut estre reconnue Je n'ignore pas que de tout temps l'on a sceu qu'il y avait une Divinité, tous les anciens philosophes l'ont confessé ; mais cette connaissance estoit si obscure qu'elle ne meritoit pas d'estre appelée de ce nom. De plus, s'ils ont connue Dieu ils ne l'ont pas reconnue (Ac 17,23 ; Rm 1,21 ; Ep 4,17), ce qui toutefois estoit le plus important. Si donques Notre Seigneur ne se fut incarné, il eut toujours demeuré caché dans le sein de son Père éternel et partant fut resté inconnue des hommes.

Certes, en cette Incarnation il a fait voir ce qui n'eut jamais peu entrer ni estre compris de l'esprit humain, c'est à dire que Dieu fut homme et que l'homme fut Dieu ; l'immortel mortel, l'impassible passible, sujet au chaud, au froid, à la faim, à la soif ; l'infini fini, l'éternel temporel; en somme, l'homme divinisé et Dieu humanisé, en sorte que Dieu sans laisser d'estre Dieu soit homme, et l'homme sans laisser d'estre homme soit Dieu ; tellement qu'on peut dire que les Mages qui baisèrent les pieds de ce petit Enfant nouveau né, baisèrent les pieds de Dieu. Mais comment de Dieu ? car Dieu entant que Dieu n'a point de corps ; et s'il n'a point de corps comme est-ce que les Mages lui ont baisé les pieds ? Néanmoins il en est ainsi à cause de cette union des deux natures qui ne font qu'une personne. Ces deux natures sont tellement unies par ensemble que l'on peut prononcer sans blasphémer : Ce sang est le sang de Dieu, le sang de l'Agneau mort (1 P 1,19 ; Ap 5,12) pour les péchés des hommes ; Dieu a esté flagellé, fouetté ; les mains de Dieu ont esté tendues et clouées à la croix. Or, ce n'est pas à dire que Dieu ait souffert tout cela, ni qu'il ait répandu du sang ou estendu ses bras en la croix ; car Dieu est impassible, il n'a point enduré ces choses entant que Dieu, d'autant qu'en la Passion la Divinité n'a point souffert, la Divinité n'a point estendu ses mains en la croix, elle n'a point répandu de sang, car en Dieu il n'y a ni sang, ni bras, ni mains ; mais on parle ainsi, et avec vérité, à cause de cette estroitte union de la nature humaine avec la divine.

L'homme est une créature raisonnable composée d'âme et de corps. Il est donques vrai que je suis une créature raisonnable, et si je le niais je mentirais Par le corps je suis un animal, mais ayant une âme toute spirituelle unie au corps, je suis un animal raisonnable Vous verrez une personne qui a mal à la jambe ; si vous regardez seulement l'âme de cette personne, vous direz promptement : Comme est-ce que cette créature qui est spirituelle peut dire qu'elle a mal à la jambe ? car l'âme n'a point de jambes, et c'est l'âme qui fait l'homme. Comment cet homme peut-il dire qu'il estend le bras ou qu'il a mal au bras, vue qu'il n'a ni bras ni jambes, l'âme estant une substance toute spirituelle ? Au contraire, si voyant l'homme qui parle et qui discourt, vous le regardez en tant que corporel et non spirituel, vous vous estonnerez, vue qu'il n'appartient qu'à une substance spirituelle de pouvoir discourir et comprendre. Or voyez-vous, si cet homme qui plaint le bras ou qui discourt n'estoit composé que de corps ou d'âme seulement, il ne discourrait pas ni ne plaindrait pas, mais à cause de cette estroitte union entre la nature du corps et celle de l'âme, lesquelles estans deux ne font toutefois qu'une personne, l'on dit avec vérité que cet homme, ou autrement cet animal raisonnable, a mal à la jambe, qu'il parle et discourt, meslant tellement ces deux natures qu'on parle des deux comme s'il n'y en avait qu'une. Ainsi, à cause de cette si estroitte union que la nature divine et la nature humaine ont ensemble, on vient à parler des deux comme s'il n'y en avait qu'une seule, disant : Pourquoi ne souffrirai-je telle chose puisque Dieu l'a soufferte ?

 

... La suite mercredi

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 00:00

 

Le second point est : Qu'est-ce que l'Incarnation ? Ce n'est autre chose que l'union hypostatique de la nature humaine avec la divine, union si estroitte que bien qu'il y ait deux natures en ce petit Enfant qui va naitre, elles ne font qu'une personne. Or, nous voyons en lui trois substances : le corps, la nature divine et l'âme ; mais nous ferons mieux entendre ceci par des similitudes. La manne estoit une figure de l'Incarnation du Verbe. Je sçay bien que c'estoit aussi une figure de l'Eucharistie, ainsi que le disent nos anciens Pères; cependant, entre ce mystère et celui de l'Incarnation il n'y a que cette différence, qu'en la Nativité l'on voit Dieu incarné en sa propre personne, et en l'Eucharistie nous le voyons en une forme plus couverte et en une façon plus obscure. C'est de part et d'autre le mesme Dieu homme qui estoit dans les entrailles de la Vierge ; de sorte que la manne, qui a esté figure du Sacrement de l'Eucharistie, le sera aussi bien du mystère de l'Incarnation. La manne donques estoit une certaine viande de laquelle le Seigneur nourrissait les enfants d'Israël. Elle tombait pendant la nuit comme de petits grains de dragées (Ex 16,13 ; Nb 11,7), elle estoit faite dans l'air par le ministère des Anges, comme disent quelques Docteurs (Abulensis Commin Ex ; Bellarm in Ps 77,25 et Sg 16,20) . Or, que cela soit ainsi ou, comme d'autres tiennent, que Dieu la fit lui mesme sans se servir de l'aide d'aucune créature (Sg 16,21), l'une et l'autre opinion se peut bien appliquer au mystère de l'Incarnation ; car en icelui Dieu se servit de l'Ange Gabriel pour annoncer ce mystère à Notre Dame (Lc 1,26), et d'autre part ce ne furent point les Anges qui firent cette œuvre admirable, mais la très sainte Trinité seule, sans le concours d'aucune créature

La manne avait trois saveurs particulières ; la première du miel, la seconde de l'huile et la troisième du pain (Ex 16,31 ; Nb 11,8). Ces trois substances se trouvent en notre vraie manne, Notre Seigneur (Jn 6,31) : celle du miel quant à sa Divinité ; celle de l'huile quant à l'âme, et celle du pain quant au corps. Le miel ne vient point de la terre ains du ciel; c'est une liqueur qui tombe sur les fleurs, et quand il tombe dans quelque belle fleur il s'y conserve merveilleusement bien, en sorte que les avettes l'y viennent recueillir avec une subtilité nom pareille et s'en nourrissent. La Divinité est ce miel qui est tombé du Ciel sur la terre dans cette belle fleur de l'humanité de notre Sauveur avec laquelle elle a esté jointe et unie.

L'huile ne vient point de la terre ni du ciel ; elle ne sort point de la terre comme d'autres plantes, ni moins tombe-t-elle du ciel comme le miel, car les olives croissent sur des arbres eslevés ; c'est une liqueur qui surnage au dessus de toutes les autres. Ceci représente la seconde substance de Notre Seigneur, à savoir sa très sainte âme, car l'âme ne vient point de la terre, d'autant que nos pères et mères ne contribuent rien pour sa création Nos misérables corps sont bien formés de leur substance, mais l'âme qui y est infuse n'en est point faite, car elle est toute spirituelle et Dieu seul en est le Créateur Le corps sacré de notre Sauveur fut formé du plus pur sang de la Vierge, mais sa très bénite âme fut créée par le Père et le Saint Esprit à l'instant mesme qu'ils eurent formé son corps. Il n'en prit pas du corps de Notre Seigneur comme de celui des autres hommes, lequel demeure quarante jours sans estre animé dans les entrailles de la mère, estant là comme une masse de chair (Arist Hist Anim 7,3) ; mais aussi tost que le consentement de la glorieuse Vierge fut donné, le Saint Esprit forma le corps du Sauveur, et en mesme temps sa très sainte âme vint l'animer. Voilà comme l'âme de Notre Seigneur ne vient point de la terre ni du Ciel, car elle n'existait point avant l'Incarnation, ains seulement elle commença d'estre à l'Incarnation, et c'est alors qu'elle fut créée

 

... La suite dimanche

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