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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 00:00

Voici un texte de Pierre de Bérulle sur le mystère de l'Annonciation que nous fêterons vendredi...

 

"Cette solennité a en propre d'être un mystère de vie. Elle est vie et pour les anges et pour les hommes, et pour le ciel et pour la terre. Et elle est une solennité de vie, même pour Dieu qui, par ce mystère, possède une sorte de vie qu'Il n'avait pas auparavant : car Il y est vivant d'une vie divinement humaine et humainement divine, par l'union personnelle et ineffable des deux natures ensemble.

Or si Dieu, qui est vie et vie éternelle, qui est vie essentiellement, qui est toute vie éminemment et en qui tout est vie, qui n'est que vie et source de toute vie, prend lui même vie en ce mystère (tout ce mystère est mystère de vie), prenons nous aussi une sorte de vie en ce mystère, nous qui ne sommes que mort et misère pas le péché, et qui avons un si grnad besoin et indigence de vie. Que la fécondité de ce mystère, qui remplit toute vie et donne vie même à Dieu, ne soit pas stérile en nous ; que cette heureuse et miraculeuse fécondité nous donne vie en Celui qui est la vraie vie et qui s'appelle lui même la vie en Sa Sainte Parole (Jn 14,16). Vivez donc en Jésus, vivez en celle qui donne vie à Jésus, c'est-à-dire en Marie, qui étant Mère de Jésus par ce mystère, est aussi par ce mystère vie et mère de vie.

[...] La solennité de ce jour est une solennité universelle et même éternelle. Elle porte la base, le fondement et le sujet de toutes les actions et mystères de la vie voyagère du Fils de Dieu en la terre. Elle enclôt un état permanent à jamais, puisque tant que Dieu sera Dieu, il sera homme et qu'il y aura à jamais un homme Dieu. Si bien que ce mystère n'est pas seulement mystère de vie, mais de vie éternelle, c'est à dire d'une vie qui durera à jamais, puisque aant eu commencement en ce jour, elle n'aura jamais de fin, et ayant commencé en la terre, elle durera dans le ciel éternellement.

C'est la sublimité, la profondeur, la divinité de ce mystère. Nous ne pouvons assez le révérer, le contempler. Nous ne pouvons pas le pénétrer d'un seul coup. Il est bon d'y penser et d'en parler plus d'une fois."

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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 12:00

Je vous ai déjà présenté saint François de Sales et le passage du Concile Vatican II qui nous appelle tous à la sainteté. Je voudrais vous montrer maintenant combien saint François de Sales est un véritable précurseur de cette vocation universelle à la sainteté...

Bonne lecture !

 

DE L'INTRODUCTION À LA VIE DÉVOTE
PAR S. FRANÇOIS DE SALES

Dieu commanda en la création aux plantes de porter leurs fruits, chacune selon son  genre : ainsi commande-t-pr-te-l-oreille-de-ton-coeur.jpgil aux chrétiens, qui sont les plantes vivantes de son Église, qu'ils produisent des fruits de dévotion, un chacun selon sa  qualité et vocation. La dévotion doit être différemment exercée par le gentilhomme, par l'artisan, par le valet, par le prince, par la veuve, par la fille, par la mariée ; et non seulement cela, mais il faut accommoder la pratique de la dévotion aux forces, aux affaires et aux devoirs de chaque particulier. Je vous prie, Philothée, serait-il à propos que l'Évêque voulût être solitaire comme les Chartreux ? Et si les mariés ne voulaient rien amasser non plus que les Capucins, si l'artisan était tout le jour à l'église comme le religieux, et le religieux toujours exposé à toutes sortes de rencontres pour le service du prochain comme l'Évêque, cette dévotion ne serait-elle pas ridicule, déréglée et insupportable ? Cette faute néanmoins arrive bien souvent.

SANY0079Non, Philothée, la dévotion ne gâte rien quand elle est vraie, ainsi elle perfectionne tout, et lorsqu'elle se rend contraire à la légitime vocation de quelqu'un, elle est sans doute fausse. « L'abeille, dit Aristote, tire son miel des fleurs sans les intéresser », les laissant entières et fraîches comme elle les a trouvées ; mais la vraie dévotion fait encore mieux, car non seulement elle ne gâte nulle sorte de vocation ni d'affaires, mais au contraire elle les orne et embellit. Toutes sortes de pierreries jetées dedans le miel en deviennent plus éclatantes, chacune selon sa couleur et chacun devient plus agréable en sa vocation la conjoignant à la dévotion : le soin de la famille en est rendu paisible, l'amour du mari et de la femme plus sincère, le service du prince plus fidèle, et toutes sortes d'occupations plus suaves et amiables.
C'est une erreur plutôt une hérésie, de vouloir bannir la vie dévote de la compagnie des soldats, de la boutique des artisans, de la cour des princes, du ménage des gens mariés. Il est vrai, Philothée, que la dévotion purement contemplative, monastique et religieuse ne peut être exercée en ces vocations-là mais aussi, outre ces trois sortes de dévotion, il y en a plusieurs autres, propres à perfectionner ceux qui vivent ès états séculiers. Où que nous soyons, nous pouvons et devons aspirer à la vie parfaite.

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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 13:45

Ce père de l'Eglise, né vers 35 d'origine syrienne, mort probablement entre 107 et 113, fut, dès 68, le troisième évêque d'Antioche (et le second successeur de Pierre, dit Eusèbe de Césarée dans son Histoire Ecclésiastique).

Il est auteur d'épîtres, dont l'authenticité est remise en cause par les historiens. Cependant, ces lettres sont très significatives pour le sens de la hierarchie ecclésiastique aujourd'hui.

On le fête le 17 octobre.

 

Pour lire un commentaire des lettres de saint Ignace, clique ici !

 

Par ailleurs, saint Ignace a toujours défendu le martyr. L'a-t-il réellement souffert ? Cela est une question encore irrésolue, mais en tous cas, saint Ignace a longtemps voulu le subir.  

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 00:00

Ceci est le titre d'un passage de Lumen Gentium (§39-42), dans le concile Vatican II.

Ce titre est clair, et signifie que chaque baptisé est appelé à être saint  : initialement, il était prévu de clarifier à travers cette constitution le rôle de chaque baptisé, avec une distinction entre les laïcs et les consacrés. Pour ce faire, il fallait analyser l'Église, sa hiérarchie, ses laïcs et ses consacrés. C'est ainsi qu'un chapitre est dédié aux laïcs et un autre aux religieux. Entre ces deux chapitres se trouve celui de l'appel Universel à la Sainteté dans l'Église. Quel rôle joue ce chapitre situé au cœur d'une constitution qui cherche à éclairer la vocation de chaque baptisé ? Quel rôle joue-t-il dans l'enjeu d'un peuple qui avance à la lumière du Christ ?

 

I- Sainteté de l'Église 

 

petite--glise-Lourdes.jpg  

Au paragraphe 25 de LG est expliqué que l'Église est sainte dans son infaillibilité, infaillibilité dont « le divin rédempteur a voulu pourvoir son Église pour définir la doctrine concernant la Foi et les mœurs ». C'est ainsi que cette sainteté est ré-expliquée en LG 39. En effet, le Christ s'est livré pour la sanctifier : « tout ce que Dieu veut, c'est votre sanctification » (1Th 4,3). L'Église est le corps du Christ dont chaque baptisé est membre (cf 1 Co 12,12 et suivants), la sainteté de l'Église doit donc se refléter dans chacun, quelle que soit sa place dans l'Église. Dans le concile, il est dit "qu'ils appartiennent à hiérarchie ou qu'ils soient régis par elle". Le terme "hiérarchie" souligne l'importance de la place de chacun, car chacun a un rôle unique. La sainteté de l'Église doit donc se refléter par pratique des conseils évangéliques pour apporter « un lumineux témoignage et un exemple de sainteté. »


II- La sainteté, vocation de chaque chrétien

 

La sainteté est tout d'abord un appel de Jésus à tous. Il est "l'initiateur et le consommateur" de cette sainteté : Il appelle à cette sainteté (« Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait », Mt 5, 48) et Il en recueille les fruits. Cependant, s'Il appelle à la sainteté, cette dernière est avant tout une Grâce. En effet, Dieu envoie Son Esprit Saint « pour mouvoir de l'intérieur à aimer Dieu » : il est impossible d'être saint sans l'Esprit Saint, mais Dieu, dans sa miséricorde, envoie dans les cœurs des fidèles Son Esprit Saint, qui façonne les cœurs.

 

III- Les formes multiples d'exercice de l'unique sainteté

 

dieu_n10.gifTout d'abord, chaque chrétien est chargé de la Croix : en effet, chacun doit porter sa Croix, mais par le mystère de la Foi Jésus porte la Croix avec celui qui souffre. Si le fidèle ne porte pas sa croix, il n'est pas avec le Christ : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. » Mt 16, 24-25.

On peut ici citer aussi saint Augustin : "Afin donc qu'il y ait aussi un chemin par lequel nous puissions aller, Celui à qui nous voulions aller est venu de là bas jusqu'à nous. Et qu'a-t-il fait ? Il a déposé un bois qui nous permettrait de passer la mer. Car personne ne peut porter la Croix de ce siècle s'il n'est porté par le Christ."  Ainsi, porter sa Croix, et la laisser porter par le Christ est un chemin pour se rapprocher de Lui.

La sainteté s'exerce aussi au travers « d'une Foi vivante, génératrice d'espérance et ouvrière de charité ». La Foi vivante s'exprime particulièrement au travers des sacrements, surtout le sacrement de l'Eucharistie qui est le cœur de la Foi catholique. Ainsi, les prêtres sont particulièrement appelés à la sainteté, puisqu'ils donnent les sacrements et sont donc acteurs pour la sainteté des fidèles. Par le sacrement de l'ordre, les prêtres sont unis car marqués du même Esprit Saint et deviennent époux de l'Église. Par le sacrement de l'ordre, les prêtres reçoivent donc une grâce particulière, qui les amène plus à la sainteté s'ils l'accueillent pleinement.

La Foi "ouvrière de charité" est une Foi qui transmet l'amour, quelle que soit la manière choisie. En effet, Amour est le premier sens du mot charité. La meilleure définition donnée de cet amour/charité se trouve en 1 Co 13

Le Salut du monde est alors un dessein de Dieu, qui invite l'homme à devenir saint, c'est à dire à entrer en communion avec Lui, qui s'est donné dans la Révélation durant tout l'Ancien Testament. La Révellation s'accomplit dans le Christ crucifié et ressuscité, venu au monde pour sauver les hommes du péché et pour sanctifier tous les hommes.

 

IV- Qu'est-ce que la sainteté ? Voix et moyens pour y accéder.

SANY0053

La sainteté est alors une réponse complète à l'appel que Dieu donne à chacun, pour que Son dessein s'accomplisse.

Pour "accéder" à cette sainteté, plusieurs choses sont nécessaires. Tout d'abord, il faut accueillir la grâce particulière que Dieu fait à chacun, et ce dans la plus grande humilité, reconnaissant  d'une part ses faiblesses et d'autre part que chaque vertu et talent que nous avons sont des dons de Dieu. Par ailleurs, il faut exercer cette sainteté, comme expliqué ci-dessus, au travers des sacrements et de l'exercice de la charité. Cette charité se doit d'être inventive, s'adaptant à chaque contexte et s'exerçant envers tous !

La sainteté doit alors être recherchée sans cesse, mais la véritable sainteté accepte de laisser toute la place à Dieu, elle accepte de se laisser faire, et de "tout faire par amour" (saint François de Sales).

 

Conclusion

 

Ce chapitre IV du Concile se veut convaincant, il invite à une conversion pour que le chrétien marche vers la sainteté, comme pour honorer l'Église, car l'Église est Peuple de Dieu, Corps du Christ et Temple de l'Esprit...

Il cherche à montrer combien la sainteté est le devoir de tout un chacun, car il est important de noter que lorsque Concile a débuté, sainteté était considérée comme rôle des consacrés. Mais le Concile accorde une place importante au laïc dans la vie de l'Église (d'ailleurs, des laïcs ont pu assister au Concile comme membres, avec le titre d'auditores). C'est certainement l'un des plus gros impact direct qu'aura eu le concile sur l'Église. Remarquons cependant que saint François de Sales était un précurseur en la matière. En effet, au XVIIe siècle, il affirmait déjà que chaque baptisé est appelé à la sainteté, quelle que soit sa condition. Cela est retranscrit particulièrement dans l'Introduction à la vie dévote.

 

Maintenant que vous avez compris la théorie, il ne reste plus qu'à la mettre en pratique !!!

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 20:00

On parle peu de lui... peut être est-ce parce qu'en entendant "saint François", on pense plus facilement au célèbre saint François d'Assise. Cependant, sur un blog catho qui tente de parler d'actualité jeune dans l'Eglise et de théologie, ce saint est inévitable...


Voici un peu de sa vie.


saintfrancoisdesales.jpgNé en Savoie le 21 août 1567, Saint François est l'ainé d'une famille de 6 enfants. Studieux et assoifé de connaissance, il est la fierté de son père, qui l'envoie au collège dès ses six ans où il sera l'élève modèle. Monsieur de Boissy, son père, souhaiterait faire de lui un grand avocat, peut être même le voir entrer au Sénat... mais dès l'âge de 11 ans, François se pose la question d'une vocation presbytérale. Il étudie, pour son père, dans un lycée Paris puis le droit à Padoue, mais suit parrallèlement des cours de théologie, étant de plus en plus sûr de vouloir être prêtre. Après avoir hésité, de peur de blaisser son père, il finit par répondre à l'appel et est ordonné prêtre le 18 décembre 1593, à l'âge de 26 ans. Il devient alors prévôt du chapitre (on pourrait dire adjoint de l'évêque...) du diocèse de Genève, son père ne pouvant alors plus refuser.

Cette période est une période tendue entre les protestants de Genève et les catholiques d'Annecy. Saint François appel a reconquérir Genève... mais par l'amour et la prière. Il assure que par le bon exemple les catholiques inspireront le respect et la confiance. Il part, suite à l'appel de son évêque, à Thonon, près de Genève, où il est interdit d'être catholique. Là bas, il est logé dans le seul endroit où il est en sécurité, à la forteresse des Allinges. Il aime à parler aux gens sur la route, sachant que s'il va chez eux ils risquent d'être arrêtés. Plusieurs fois, il risque sa vie. L'hiver, plus particulièrement, à cause du froid et de l'obscurité... On racconte même qu'il a passé une nuit attaché dans un arbre pour ne pas se faire dévorer par les loups, et une autre nuit dans le four à pain d'un village, four encore tiède, de peur de mourir de froid. Le dimanche, il célèbre dans des églises désaintfrancoisdesales2.jpgsertes. Il a alors l'idée d'écrire un message par semaine qu'il distribue dans chaque maison c ath olique. Il utilise l'imprimerie, donnant ainsi naissance au premier hebdomadaire de l'histoire. Pour cette raison saint François de Sales est le saint patron des journalistes et des écrivain s.

Par son ouverture, François discute souvent avec les protestants. Grâce à sa douceur, de plus en plus de gens viennent à la messe à Thonon, et de nombreuses personnes demandent à devenir catholiques, comme lui. Cela montre alors combien saint François avait raison d'affirmer "il faut tout faire par amour, rien par force".  

A la mort de monseigneur Granier, François devient évêque d'Annecy. Il est ordonné le 8 décembre 1602. Il parcourt alors la Savoie pour visiter tous les villages de son diocèse. Contemporain de saint Vincent de Paul (il le rencontrera en 1619 et deviendra son ami), il travaille à la charité, distribuant nourriture, argent et vêtements aux pauvres. Il écrit aussi de nombreuses lettres, qui rassemblées formeront L'introduction à la Vie Dévote qui aura beaucoup de succès, car de nombreuses personnes s'y retrouvent.

En 1604, il fait un songe, dans lequel il rencontre une dame, Jeanne De Chantal. Lorsqu'il rencontre cette dame, elle lui avoue avoir fait le même songe. François devient son accompagnateur spirituel et son ami. Jeanne de Chantal est veuve et mère de quatre enfants. Elle veut se rapprocher de plus en plus de Dieu. Ainsi nait leur projet de fonder un nouvel ordre. La Visitation nait alors, et le 6 juin 1610, à Annecy, les soeurs font leurs premiers voeux. Pour elles, saint François écrit le Traité de l'Amour de Dieu, où il explique que "celui qui a Dieu dans son coeur, il l'aura bientôt dans toutes ses actions" et apelle les visitandines à être toujours joyeuses.

saintfrancoisdesalesvisitation.jpg

Il meurt le 28 décembre 1622, à Lyon. Il sera canonisé en 1665 et déclaré Docteur de l'Eglise en 1877.

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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 00:00

En plus de raconter l'histoire des premiers chrétiens, le Nouveau Testament décrit des peuples. Comment étaient ces peuples de courant religieux juif ? Les seules sources nous permettant de savoir comment fonctionnait le peuple juif sont la Bible et un auteur juif, Flavius Josephe. Ainsi, si ces écrits ne sont pas à la source des documents historiques (problème de la datation), ils nous permettent de comprendre les rites.

 

  1.  
    1.  

      Les divers courants religieux juifs :

  • Les Saducéens ==> 2Sam 15, 25-29 et 1Roi 2,35.

Ils sont issus de la classe sacerdotale, et vivent dans un milieu aisé, milieu de notables. Les saducéens sont des hommes de pouvoir et d'influence, et sont plutôt conservateurs. Contrairement aux pharisiens, les saducéens ne croient en aucune forme de résurrection et sont donc les premiers à condamner Jésus. Ils apportent une grande importance aux doctrines et à la Torah. (==> Mc 12,18-27 ; Mt 22, 23-33 ; Lc 20, 27-40 et Act 23, 8)

  • Les Esséniens vivent plus en autarcie. Certains sont installés au désert (→ Coumran). Ils ont un aspect sectaire. Ils ont un refus total du culte du temple, qu'ils considèrent comme illégitime, depuis que les Saducéens ont mis la main dessus. Pour eux, la méditation des écritures est centrale et, si la loi a une grande importance, les prophètes et les autres écrits gardent pour autant une grande place.

  • Les Pharisiens signifie séparé (c'est le sens qui lui est attribué, mais il n'y a aucune certitude)

Le mouvement des pharisiens apparaît pendant la guerre des Macchabées (cf livre des Macchabées), il nait des Hasmonéens. Pour eux l'essentiel se trouve dans la médiation des lois et de la parole. Bien qu'ils soient majoritairement prêtres, d'autres juifs sont pharisiens.

Les pharisiens sont moins sévères que les saducéens ou les esséniens.

Ils croient à une forme de résurrection, notion qui apparaît pour la première fois dans le livre des Macchabées. La résurrection telle qu'ils la perçoivent ne correspond ni à la conception grecque (avec réincarnation), ni la conception chrétienne (avec résurrection de la chair), mais à une simple survie de l'âme.

Les pharisiens sont présents dans le peuple, ils sont en contact avec eux et veulent soumettre leurs idées à tout le monde, à tout le peuple juif. Toutes les critiques faites aux pharisiens (dans le Nouveau Testament) sont anachroniques : en effet, lorsque les Évangiles sont écrits, les seuls qui restent du peuple hébreux sont les pharisiens (les autres se sont éteints avec la destruction du temple, en 70 de notre ère)

  • Les « mouvements révolutionnaires » (Zélotes, Siquères...).

Peu d'éléments nous renseignent sur eux, si ce n'est l'œuvre de Flavius Josephe. Ils sont en opposition constante aux romains et sont à la source du soulèvement des juifs contre les romains.

 

Il y a donc un certain nombre de mouvements juifs, cependant, la majorité des juifs n'appartiennent à aucun de ces courants religieux.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 00:00

Cadre général :


Le Nouveau Testament a été écrit dans un milieu double, à la fois juif et greco-romain, deux milieux qui s'inter-pénètrent.

Jésus a prêché et œuvré exclusivement en Palestine. On peut affirmer avec certitude qu'il parlait Araméen, mais il est impossible de savoir s'il parlait Grec ou non. Cependant, Jésus habitait à environ 7 km de la capitale commerciale de la Galilée, et le grec était la langue officielle du commerce. Il ne parlait pas forcément grec pour autant. Il savait certainement lire et écrire, et ne connaissait pas forcément l'hébreu.

 

carte tps de Jésus


Le message chrétien est très vite sorti de Palestine : l'épître la plus ancienne, à savoir la première épitre aux Thessaloniciens, a été écrite entre l'an 45 et l'an 50. De plus, l'empire Romain étant étendu sur presque tous les territoires, il aide beaucoup à l'évangélisation : en effet, chaque communauté étant baignée dans une culture gréco-romaine, et la barrière linguistique ne posait pas de problème. Le latin était alors la langue vulgaire, langue du peuple, tandis que le grec, la deuxième langue la plus utilisée, était celle des sages et des philosophes, celle de saint Paul dans ses épîtres et celle des plus anciens manuscrits des Evangiles qui aient été retrouvés. D'ailleurs, les citations de l'Ancien Testament utilisées dans le Nouveau Testament sont toutes tirées de la Septante (la Septante est l'Ancien Testament traduit en Grec entre -300 et -250. La légende veut que 70 prêtres aient travaillé séparément  avant de faire une mise en commun des traductions. Les 70 traductions auraient été au mot pour mot exactement semblables...)

 

missions de Paul

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 00:00
 

La théologie est une pénétration, une récapitulation du Fils incarné, que chaque homme est appelé à toujours mieux chercher et à toujours mieux présenter. Or, la Bible en parle !

image-kt2.png

 

Il est tout d'abord important de souligner que la Bible n'est pas un traité de théologie, elle n'est pas qualifiée de « théologique », mais elle est le premier livre qui parle de Dieu. Il y a des manifestations de théologie dans la Bible (1R 22,44-51 ; 2Chro 17,21_21,1), mais cela se trouve lorsque l'auteur tente d'expliquer quelque chose à son lecteur : chaque auteur a l'intention théologique de présenter quelque chose ou quelqu'un, c'est la détermination d'un fruit théologique. Dans chaque récit biblique, il est donc important de distinguer l'histoire telle qu'elle fut de l'histoire telle qu'elle a été perçue (distinction naturellement faite en allemand : Historische/Geschichte). La Bible n'est pas objective, mais elle n'est pas subjective non plus : elle est traversée par la Foi et est écrite dans une perspective kerygmatique.

 

 

La Bible = Parole humaine, Discours sur Dieu, Intelligence de la Foi

http://servants.smdv.free.fr/cyber_chapelle_fichiers/Bible_rameau.gif« Déchiffrer l'Écriture, c'est déchiffrer le témoignage de la communauté apostolique » (Paul Ricœur).


L'histoire transmise par la Bible est épiphanie de Dieu, elle est un discours proclamant la Foi. L'une de ses richesses se trouve dans la diversité des formes de récit. Dans le Nouveau Testament, par exemple, on trouve :

 

  • SANY0086d'une part les évangélistes, qui, à part Luc, ne sont ni des compilateurs d'informations, ni des collecteurs d'informations. Ils sont  tous, même Luc, des théologiens, des christologiens originaux, mais ils ne le savent pas.
  • d'autre part, les épîtres, dont le principal rédacteur est Paul. Saint Paul est pré-théologien, il développe la théologie dans une communauté et explicite le rôle fondamental de la liberté et de la Foi, du rapport Foi / liberté : le travail épistolaire n'est pas le travail évangélique !

Ainsi, la théologie prend sa source dans l'Ecriture, qui est parole de Dieu. Mais la théologie, avec le recul qu'elle a, permet de mieux comprendre l'Ecriture. C'est ainsi que depuis environ 1950 l'exégèse (ou science biblique) a retrouvé une place importante parmi les nombreux composants de la théologie.

SANY0050

 

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 00:00

Dès l'instant où elle se voit, la théologie correspond à une réflexion dans et sur la Foi.

La théologie correspond à la Révélation, la Foi et la Raison, l'un menant à l'autre dans cet ordre (et uniquement dans celui-ci !). La théologie se revendique alors comme une science. Pour Kant, la science est un système de connaissances, un tout articulé : « La théologie est la science de Dieu », autant dans ses fondements que dans ses finalités et ses résultats.

 

Théologie : Fondements → Révélation

Finalité → Foi / Raison

Résultats → Raison / Foi 

Les résultats dépendent de la finalité, et la finalité dépend des résultats...

La science s'appuie sur une connaissance à lumière naturelle

 

SANY0060.JPG


La théologie est :

  • Parole de Dieu

  • Discours sur Dieu

  • Science de l'Homme

 

Elle est Révélation, Foi et Raison (dans cet ordre et uniquement dans cet ordre). La théologie est syntagme, le christianisme ne porte donc pas d'abord sur la Loi ou le texte mais est tout d'abord centré sur une alliance et débute sur une parole dite. Contrairement au judaïsme ou à l'islam, le christianisme n'est pas une religion du livre.

 

La théologie est une pénétration, une récapitulation du Fils incarné, que chaque homme est appelé à toujours mieux chercher et à toujours mieux présenter.

La tache du théologien est difficile car elle doit éviter de se centrer sur le monde et d'en oublier la raison, mais elle doit aussi éviter de se centrer sur la raison jusqu'à en oublier le monde, car son discours serait trop arrogant, hors de portée.

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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 22:00
http://i64.servimg.com/u/f64/11/64/82/51/baptam11.jpgSaint Augustin est l'un des pères de l'Eglise les plus connus...
Né en Algérie en 354 d'une chrétienne, sainte Monique, et d'un soldat romain païen, Augustin ne sera baptisé qu'en 387. Sa mère, qui est en partie la cause de sa conversion, lui transmet une chose : Le salut vient du Christ. Augustin est ordonné prêtre en 391 et évêque d'Hippone en 395...
A sa conversion, il cherche la pleine vérité et écrit des oeuvres magistrales telle La Cité de Dieu, Les Confessions ou encore De la Génèse contre les manichéens.

Saint Augustin s'appuie sur l'Intelligence de la Foi (Intellectum Fidei) : pour lui la Foi et la Raison ne s'opposent pas. Il nourrit sa Foi du Magistère, tout en suivant les concepts platoniciens de la beauté, l'amour et la bonté, dans un seul et même objectif : arriver à Dieu.

1) Il répond de manière théologique :

a) aux Manichéens

Les Manichéens  vont à l'envers des chrétiens : pour eux, le Bien ou le Mal est prédestiné à la naissance. Pour eux, Dieu est d'un côté, le temps de l'autre (tandis que pour les chrétiens, Dieu est dans le temps = Ex 3, 14).
Pour leur répondre, Augustin s'appuie sur les Ecritures, avaec la théologie de la création (Gn 1-2)

b) aux Donatistes

Pour eux, les seuls chrétiens qui peuvent être chrétiens sont ceux qui sont "purs". Ils veulent une Eglise "parfaite", refusant de réintégrer les chrétiens qui ont reniés leur Foi durant les persécutions (particulièrement durant les persécutions sous Dioclétiens).
Augustin leur répond que l'Eglise est composée de pécheurs : "les mauvais, loin d'être exclus, sont inclus dans le bon"

http://i72.servimg.com/u/f72/11/12/72/27/regle_10.jpg

c) au groupe schimatique des Pélagiens

Pour eux : l'Homme ne peut pas pécher
Pour les chrétiens : l'Homme peut ne pas pécher
Pour eux : L'Homme agit seul, Dieu peut l'aider
Pour les chrétiens : La grâce de Dieu est nécessaire. Cet argument d'Augustin sera repris par Paul VI : "la grâce nous fait non seulement croire ce que nous devons aimer, mais aussi aimer ce que nous devons croire" : la surnature se pose sur moi.
Pélage distingue les capacités, la volonté et l'action, qui peuvent selon lui se faire sans l'aide de Dieu.
Augustin s'appuie sur saint Paul pour dire que Dieu aide au pouvoir d'agir, et qu'Il aide aussi dans l'activité même : c'est une théologie de la grâce

2) Il répond avec la doctrine chrétienne

Augustin veut faire comporendre aux fidèles la doctrine chrétienne, il écrit donc une Pastorale en 4 ouvrages :
- Réalité à découvrir (= Dieu)
- Signes à interpréter (création ; disposition pour lire, contempler, admirer l'Ecriture)
- clés de lecture (exégèse, herméneutique)
- homilétique

http://rouen.catholique.fr/IMG/jpg_Benozzo-Gozzoli.-St.11jpg.jpg

La doctrine chrétienne part de l'intelligence de la Foi : "Intellectus fidei"
La théologie part de la règle de Foi : "Regula fidei"

quelques citations :

"Aime, et fais ce que tu veux"
"Chanter, c'est prier deux fois"
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